Bénédiction

16 Nov

Mais que signifie bénir ?

Extrait du journal La Croix

Chez sa grand-mère, Julien a remarqué la branche de buis toute fanée qui est accrochée avec la croix de Jésus. En rentrant chez lui, il interroge sa mère. Elle lui explique que cette petite branche (ou rameau) a été bénie l’an dernier par le prêtre lors du dimanche des Rameaux qui, chaque année, nous fait entrer dans la Semaine sainte. Comment expliquer cette habitude ancestrale à un enfant ?
Est-ce une véritable démarche spirituelle ou un geste de dévotion populaire un peu dépassé ?

mainsjointes-prierePour lui expliquer toute la richesse et les nuances que recèle le mot bénir, le dimanche suivant, sa maman va communier accompagné de Julien. Le prêtre trace alors sur le front du petit garçon une croix avec son pouce. Julien est un peu ému. À la sortie, elle explique à son fils qu’en faisant le geste de le bénir, le prêtre a demandé à Dieu de veiller sur lui.

Ainsi en bénissant tous les fidèles qui portent les petites branches au début de la messe des Rameaux, le prêtre permet que chacun puisse emporter dans sa maison un signe de cette bénédiction. Et c’est en souvenir du jour où Jésus fut acclamé par la foule de Jérusalem avec des branches de palmiers, que les catholiques font bénir des rameaux de buis, d’olivier, de laurier ou de palmier, selon les régions.

Dans la Bible, la bénédiction est d’abord un acte de Dieu, une sorte de consécration. Cela commence dès la Genèse lorsque Dieu bénit Adam et Ève, le premier couple humain. Quant à la Vierge Marie, elle est bénie, c’est-à-dire « choisie » entre toutes les femmes. De nos jours, lorsque le prêtre bénit une personne ou une assemblée, en traçant un signe de croix, il affirme la présence aimante de Dieu, déjà à l’œuvre dans la vie de ces personnes, les aidant à en prendre conscience. Même si cela n’a pas la même valeur que par un prêtre, il arrive que certaines personnes très croyantes posent sur leurs enfants un signe de croix pour les encourager, à la veille d’une épreuve ou d’un grand voyage.

Bénir une personne est donc un acte de foi. Mais alors comment expliquer à un enfant la pratique de plus en plus courante de faire bénir par un prêtre sa maison, sa voiture ou ses outils ? Est-ce que cela s’apparente toujours à la foi ? Le rituel du Livre des bénédictions, un ouvrage officiel de la liturgie catholique, rappelle que l’homme peut recevoir de Dieu la plénitude de son amour dans tous ses états de vie (en travaillant, priant, ou dans ses loisirs). À travers l’objet, c’est d’abord la personne qui s’en servira ou qui le gardera qui est bénie.

Ainsi, on peut expliquer simplement à l’enfant que lorsqu’un prêtre bénit une maison, un objet de travail ou même son cartable, c’est le signe que Dieu s’intéresse à tous, à chaque instant de notre vie. Bénir – benedicere –, comme le rappelle l’étymologie, c’est « dire du bien ». Bénir ou être béni, c’est reconnaître avant tout la présence aimante de Dieu et la diffuser. C’est donc un geste profondément spirituel.

Publié par Agnès EON